Dès 1939, le Comité International de la Croix-Rouge organise, avec l’accord des principaux belligérants, un système de communication de messages civils basé sur un formulaire, connu sous le n°61.
En entête, figure soit le nom du CICR, soit le nom de toute autorité de la Croix-Rouge qui l’a fait établir ; en effet, les « Croix-Rouge » nationales (ou les délégations pour les Colonies) furent invitées par le CICR à éditer leurs propres formulaires, afin de gagner du temps et par soucis de simplification.
Comment fonctionnait ce service ?WW2 – Messages civils de la Croix-Rouge par Philippe Lindekens, (http://www.philafrica.be/MAGHREBOPHILA/articles/7-Lindekens-mesaage%20CR.pdf)
- Les messages dûment remplis (de maximum 25 mots) par les expéditeurs parvenaient à Genève en Suisse au siège du CICR par les voies les plus diverses ; ceux en provenance de Grande Bretagne, après censure anglaise, transitaient en général par Lisbonne en empruntant la voie aérienne, puis par Paris pour rejoindre Genève.
- Le CICR y assurait un contrôle – sorte de censure préalable afin d’assurer toutes les chances d’atteindre les destinataires.
- Chaque message recevait le cachet circulaire du CICR avant réexpédition
- Groupés par pays de destinations, les messages quittaient Genève par la voie la plus appropriée à l’adresse des comités nationaux qui procédaient à la distribution vers les destinataires.
Le service cessa le 5 juin 1945 ; malgré diverses difficultés, le service des messages familiaux fonctionna pendant près de 6 ans sans discontinuer, avec une efficacité qui montre à quel point la réputation dont jouissait la Croix-Rouge avait incité à peu près toutes les nations du globe à accepter son intervention à l’échelle planétaire dans le domaine des communications.
La variété des documents est grande et doit atteindre plusieurs centaines. La couleur de l’impression et des cachets est presque exclusivement rouge (sur fond blanc à crème), avec quelques exceptions ; la délégation du Caire, la C-R allemande et quelques autres exceptions impriment et frappent en noir mais l’emblème de la Croix est presque toujours rouge.
En tout, près de 24.000.000 messages ont été distribués.
Une grande partie de la correspondance émise ou reçue par Jean Michaux a été conservée. Elle est reproduite ci-dessous. Les messages comportant un recto et un verso sont présentés sur la même image avec un curseur permettant de passer du recto au verso. Pour en faciliter le lecture, certains messages peuvent être ouverts dans une fenêtre complémentaire en cliquant sur le symbole placé sous le message .
Les organisations qui ont participé à ces transmissions sont multiples : Comité International de la Croix-Rouge, War Organisation of the British Red Cross, Order of St. John, Croix-Rouge Française, le Service Social d’Aide aux Émigrants, la Croix-Rouge de Belgique, …
Les messages sont présentés par ordre chronologique d’émission, avec parfois la réponse manuscrite au verso.
1941
Premier message pour sa famille, avec un destinataire qui ne semble pas être le bon, et sans cachet, puis second message à M.Sonneville, qui l’avait formé à la conduite, et à ses amis, dont Odette.
Les réponses de Léopold Michaux, son père, et d’Odette Sonneville, toutes deux avec le cachet de la Croix-Rouge allemande ‘Deutches Rotes Kreuz’.
Si les deux dernières ont probablement été reçues en 1942, la première datée de septembre 1941 n’a reçue de réponse qu’en juillet 1943
1942
A partir de février 1942, les messages ont plus de mal à suivre. En particulier, aux messages du 14 février et du 18 août, ne seront probablement pas reçus avant 1943. Les réponses ne seront envoyées que les 28 juin 1943 et 6 mai 1943.
Après le départ de Jean Michaux en Afrique, la correspondance s’effectue dans un premier temps par un message-avion, retranscription tapée à la machine sur un papier très fin, avec un feuillet de retour pour la réponse. Les messages originaux pouvaient suivre plusieurs mois plus tard.
En complément des messages personnels, les messages Croix-Rouge pouvaient contenir des informations sur le service lui-même.
Les deux messages ci-dessus sont en fait deux copies du même message. A gauche, l’original écrit fin décembre 1942 par la sœur ainée de Jean, et à droite la copie par avion, retranscrite en mai 1943, et probablement reçue en Afrique mi-43.
1943
La famille de Jean Michaux l’imagine toujours en Angleterre, travaillant peut-être dans une usine d’armement, alors qu’il se trouve début 1943 quelque part en Afrique Équatoriale Française.
Pour preuve, dans ces deux messages ci-dessus, une de ses sœurs lui demande de faire des recherches sur des personnes pouvant se trouver en Angleterre.
Les échanges continuent, mais les messages transmis par Jean Michaux à sa famille ne comportent toujours aucune indication de sa localisation. Ils sont tous expédiés depuis le bureau de la Croix-Rouge de Londres.
Les moyens techniques évoluent. Quelques messages, regroupant parfois plusieurs messages initiaux, sont transmis peut-être par bélinographe (à confirmer), l’ancêtre du fax.
Malgré la distance, les échanges continuent, avec des délais d’acheminement toujours très longs.
1944
La suite des messages, émis à partir de 1944 sera publiée ultérieurement.